Les quotidiennes reviennent largement sur la levée de l’immunité parlementaire du maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, en prison depuis mars dernier pour détournement de deniers publics et l’examen de la loi de finances 2018. Cette levée de l’immunité a eu lieu samedi lors d’une séance plénière "marquée par un débat houleux entre les députés de la majorité et ceux de l’opposition", rapporte Le Soleil. "125 députés ont dit +oui+ au texte, 23 ont voté contre", précise le journal, indiquant que le ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, "promet un procès équitable". "Par ici l’échafaud", affiche de son côté le quotidien Enquête. Selon le journal, "l’opposition n’a rien pu faire.
La majorité a eu raison d’elle. Et le verdict a été sans appel". Il en déduit que "Khalifa Sall est définitivement livré à la justice sénégalaise qui a désormais le feu vert pour organiser son procès pour détournement de deniers publics portant sur 1, 8 milliard de francs CFA, blanchiment de capitaux, escroquerie portant sur des derniers publics, faux et usage de faux en écriture administrative et de commerce, et association de malfaiteurs". Libération abonde dans le même sillage, en titrant en une : "Khalifa livré au juge". Le journal croit savoir que le maire de Dakar "file tout droit vers le tribunal correctionnel".
C’est également le même sentiment chez Sud Quotidien, qui indique que cette décision "donne ainsi le feu vert quant à l’ouverture du procès de Khalifa Sall". Le quotidien Vox Populi note que "la décision passe comme lettre à la poste, malgré le combat acharné des députés de l’opposition pour contrarier la majorité". Il annonce néanmoins que "les partisans de Khalifa vont saisir le Conseil constitutionnel". Sous le titre "sale nuit pour Khalifa", Le Quotidien signale que "l’opposition entend saisir le Conseil constitutionnel". Le Témoin s’interroge lui sur les suites de ce dossier, après la levée de l’immunité du maire de Dakar.
"Khalifa +déshabillé+ et après", se demande le journal, qui relève notamment que les avocats du prévenu "promettent une guérilla sans merci". En tout cas, prévient l’avocat Me Abdoulaye Babou dans les colonnes de l’Observateur, "la saisine du Conseil constitutionnel ne peut bloquer la procédure". Les quotidiens évoquent dans leur écrasante majorité le démarrage de la session budgétaire 2017-2018, à l’Assemblée nationale. "Loi de finances : le budget arrêté à 3709, 1 milliards de FCFA", précise Le Soleil. Selon le journal, "1161 milliards de FCFA [seront] alloués aux services sociaux", alors que la masse salariale connaît une hausse de 8%.
Mais selon l’As, la polémique sur la dette du Sénégal a pollué les débats lors de l’examen du budget 2018. Walfadjri fait remarquer que le député Ousmane Sonko a profité de la séance plénière pour dénoncer "une injustice fiscale à l’Assemblée". Selon lui, "seul un montant dérisoire de 1500 francs CFA est prélevé sur l’indemnité de fonction des députés là où des enseignants qui perçoivent 400 mille francs CFA se voient délester de 70 mille francs CFA chaque mois". ASG/PON
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